PRADES de Salars
Prades est la première sauveté du Rouergue créée par les moines de l'abbaye de Conques en 1110.
Une sauveté (en occitan, sauvetat ou salvetat) est une zone protégée par l'Église. Cet espace, balisé par des bornes autour d'une église, attire, parfois des vagabonds et les paysans du voisinage, qui cherchent refuge contre la violence des guerres féodales. Parcourant un « camin romiou » le pèlerin pouvait trouver sécurité, gîte et nourriture auprès des moines. Le village se construit à partir de cette époque de grands défrichements avec mise en valeur des terres et les Templiers y établirent une succursale.
La chapelle est du XIIème siècle et l'église rebâtie au XVème siècle a été remaniée au XIXème.
Nostre trobador
Le troubadour Daude de Prades, signalé dans les archives à partir de 1214, est né à Prades. "... Daude de Pradas si fo de Rozergue d'un borc que a nom Pradas que es pres de la ciutad de Rodez quatre leguas*..." ( *une lieue = 4,4km ) Chanoine de Rodez, il est auteur d'une vingtaine de poésies lyriques destinées à être chantées, et de deux poèmes didactiques, l'un, sur les quatre vertus cardinales (El Romanz) et l'autre sur la fauconnerie (Dels Auzels Cassador) qui est un traité sur la fauconnerie en 3792 vers. Un second Daudé de Prades apparaît en 1256, sans doute de la même famille, moine-ouvrier qui a posé en 1277 la première pierre de la cathédrale de Rodez, il avait des bénéfices à Bozouls et Saint Georges de Camboulas. Les témoignages sur cet homme en 1282 le présentent d'une moralité irréprochable mais plus homme d'affaire et de responsabilité que galant troubadour. (cf. VIVRE EN ROUERGUE No 74 - 1991)
La borias
Le plateau du Lévézou était occupé par de grandes propriétés (las borias). Chaque propriétaire (le pagès) était à la tête d'une hiérarchie sociale composée d'un maître-valet, de valets, laboureurs, brassiers et servantes. L'industrie nouvelle et les services attirèrent cette main d'?uvre qui partit vers de nouveaux cieux. A l'abri des puechs restent les anciens bâtiments en schiste, maison, étables, bergeries, couverts de lauzes, autour d'une cour fermée avec un grand porche en pierre de taille pour entrée. Aujourd'hui s'ajoutent autour les bâtiments modernes, plus vastes et fonctionnels, qui sont mieux adaptés aux grands troupeaux, au machinisme, et produisent même de l'électricité avec leur toiture couverte de panneaux solaires.
