Départ du Levezou à deux avec 1000 € en poche chacun, quelques affaires, une tente, une petite table pliante, un petit réchaud et de quoi faire à manger.
En possession d'une carte routière de l'Espagne, une pour le Maroc et le Guide du Routard
Traversée de Millau : la ville du gant et son viaduc en fond puis Béziers, Narbonne, Perpignan
pique-nique avant le Perthus : table pliante dans un délaissé au bord de la nationale
passage de la frontière, Espagne
Arrêt à Girona pour petite visite du centre ancien, traversée de Barcelona puis Taragona
première nuit dans une plantation de noisetiers
toilette à un point d'eau au bord de l'Ebre, la voiture fait son caprice et refuse un temps de démarrer mais enfin nous partons en direction de Valencia puis Albacete et Linares
nous plantons la tente dans un terrain délaissé au bord d'un village en retrait de la route
Cordoba (Cordoue ) puis Sevilla avec traversée des grandes avenues et arrêt devant le palais pour petitepromenade sur la place d'Espagne.
Cadiz (Cadix) tour en ville et baignade à la sortie dans l'océan.
Nous plantons la tente 30 km avant Tarifa devant les champs d'éoliennes ou paissent les troupeaux de taureaux de combat.
achat billet et embarquement à Tarifa pour Tanger, mer calme, visibilité moyenne
longue attente à la douane et police, nous en profitons pour manger un
morceau.
Sortie de Tanger vers Tetouan,
visite de la médina
par un faux guide qui nous amène immanquablement chez un marchand de
tapis qui nous fait le grand cinéma, bienvenue au Maroc , mes amis,
l'accueil à la marocaine, le thé
vert à la menthe, le passage de la djellaba
, la photo.
Il déballe ses tapis mais nous n'en voulons pas, en colère le monsieur : j'achète une théière pour en finir. C'est notre première expérience des commerçants dans les villes touristiques du Maroc. Tetouan réputée dans le temps pour être la cité des voleurs... Nous quittons le faux guide en sortie de médina, veut plus d'argent que ce que je lui propose mais je me mets en colère et lui dit d'aller se payer en demandant la commission à son commerçant complice, des passants veulent le soutenir mais j'abrège vite.
En route vers Chefchaouen où nous passons la nuit au camping. C'était jour férié au Maroc qui célébrait la naissance du prophète et il y a beaucoup de pèlerins qui sont venus dans cette ville et repartent en grand taxi (vieilles Mecédès) bondés, le soir. Une pétanque avant de se mettre sous la tente.
direction Bab-Berret , route de montagne , paysages somptueux, la montagne est travaillée à la pioche partout jusqu'au sommet avec de petites parcelles. Du monde partout le long de la route pour vendre du schit, on dirait des sifflement de serpents : « schit, schit, schit... », nous ne nous arrêtons pas mais nous ne manquons pas de faire un grand salut avec les bras. Forêt de cèdres et pique-nique à Ketama à l'entrée du village où nous sommes tranquilles dans un parc qui serait agréable sans les monticules d'immondices.
Nous nous arrêtons dans le village pour les courses et sommes bien sûr abordés par un homme charmant qui nous indique ou trouver pain, eau, etc. et nous buvons un thé à la terrasse du bar avec son frère. Il nous parle de son père qui à travaillé en France et de sa nombreuse fratrie. Je paye l'addition pour ne pas être redevable, il nous propose du schit bien sûr et de nous amener chez lui dans la montagne pour une promenade au pied du mont Tidiquin qui est enneigé (2448 m ). Nous refusons et nous prenons la route du sud en mauvais état vers Taounate, nous ne nous arrêtons pas au grand signe d'un immatriculé en Aveyron ( notre compagnon de bar nous en avait parlé : il fait son petit trafic entre le Maroc et Millau), un grand bonjour en passant devant et nous filons (évitons les embrouilles d'entrée).
Nous arrivons à Fès
en fin d'après-midi. Dans la vieille ville nous sommes déjà
abordé au stationnement par un faux guide, nous lui disons que c'est
trop tard et nous lui donnons rendez-vous le lendemain. Nous buvons un thé
sur le trottoir devant le bar et nous découvrons les rues animées,
gens , ânes, mules , bus, c'est vraiment le dépaysement. Nous cherchons
un bon moment le camping à 3 km en sortie de ville. Après avoir
demandé à plusieurs personnes nous arrivons à l'atteindre..
parcours de la médina avec notre faux guide, vue d'en haut sur les cuves des tanneurs et des teinturiers (travail de galériens) : photo à partir de la terrasse d'une boutique où il nous est proposé des produits en cuir. Nous regardons, discutons prix mais nous n'achetons pas, le commerçant pas content mais nous lui avons déjà dit que nous n'étions pas là pour acheter. Je lui donne la pièce pour la photo.
Nous continuons de parcourir presque exténués la médina
jusqu'à midi, nous demandons à notre faux guide l'adresse d'un
restaurant à bon prix. Le premier est fermé et nous allons à
un deuxième dans la médina où le cadre est joli mais la
tajine n'est pas terrible
pour le prix. Après-midi au camping, baignade dans la piscine (eau à
température ambiante). Un peu de lessive, pique-nique et pétanque
à la lueur de maigres lampions.
en route vers Moulay-Idriss, vue sur les ruines romaines de Volubilis.
Passage à Sidi-Kacem, nous mangeons en bord de route sous une ombre en sortie de village, les enfants des maisons voisines viennent nous voir, nous discutons avec deux adolescent dont un parle français sur l'organisation des terres et de l'agriculture et un « Salam Alleikoum » et un « Lébès » à l'ancien qui nous propose en signes de rentrer chez lui : nous lui disons que nous prendrons le thé. Il trouve notre part de salade que nous nous sommes préparé imposante pour deux personnes. Il nous amène la théière sur place à la fin de notre repas. Le responsable du village ( comme le maire dans nos contrées) passe en voiture et nous demande si tout va bien : « Pas de problème! » Lui dit-on. Je prends l'adresse mail d'un des jeunes hommes pour lui envoyer un message de France.
Un petit tour dans Meknès autour et dans les remparts, nous visitons le musée et nous voulons visiter quelques monuments et déjà au parking on nous propose visite en calèche et tout le tintouin. Nous voulons prendre un petit taxi et un faux guide nous escorte, pas possible d'aller où on veut car il y a visite du roi dans les jours à venir et certains accès sont fermés ainsi que le sanctuaire où une équipe de tournage fait un film, nous envoyons paître notre accompagnateur car nous lui disons que nous ne sommes pas content de lui et nous continuons notre balade à pied en passant devant la grande place et retour à la voiture.
Nous nous dirigeons vers El-Hajeb
et Azrou pour camper à
la ferme dans les cerisiers bordés d'un petit canal d'arrosage. On discute
avec un routard qui parcours
le Maroc seul en bus et taxis
Nous prenons la route vers la forêt de cèdres pour voir les singes. Nous trouvons au pied de l'immense cèdre mort, les étals des petits vendeurs et seul un homme âgé garde le tout derrière son petit chariot où il vend des cacahuètes pour donner aux singes. Nos animaux dorment encore, nous allons bien avec un jeune vendeur qui vient d'arriver dans la forêt pour essayer de les réveiller mais rien en vue. L'ancien nous offre un thé berbère au goût épicé : on ne sait pas si la saveur vient de la crasse des verres ou des ingrédients. C'est nous qu'on va faire les singes et il faudra manger nous-mêmes les cacahuètes. Nous reprenons la route d'Azrou, un marocain devant nous avec une voiture récente s'arrête et balance allègrement un gros sac dans le lit du petit oued : pourquoi se gêner?
On s'arrête pour pisser au bord de la route et un coup d'oeil derrière le parapet nous dévoile un monticule de poulets en décomposition : on bouche le nez en priant de ne pas attraper la grippe aviaire dont on nous a tant rebattu les oreilles en Europe.
On monte vers les hauts plateaux à 2000 mètres d'altitude avec un petit arrêt à Timahdite pour acheter fruits, viande et légumes. Nous demandons au boucher de faire une photo de son étal pour montrer à notre ami boucher de Pont de Salars : ici on n'est pas ennuyé par les normes d'hygiène. La bête tuée est entièrement présentée et la carcasse pendue devant l'étal coté rue : testicules pendants.
Nous roulons et puis nous installons à une ombre en bord de route, il
y a quelques maisons. On ne reste pas seuls longtemps et mère et enfants
viennent quémander : je me sépare d'un tee-shirt et nous donnons
à la fin le pain qui nous reste. Nous reprenons la route vers Midelt
et les gorges du Ziz, un arrêt au barrage sur le Ziz avant Errachidia.
Nous plantons la tente au camping de la Source Bleue de Meski, pétanque
nocturne et nous apercevons la lueur d'une grosse météorite qui
traverse longuement, se disloque en morceaux et illumine l'atmosphère.
Cap au sud vers Erfoud, la vallée du Ziz dans le Tafilalt.
Visite d'un ksar par le guide
de la place qui nous offre chez lui le thé et friandises, quémande
: je donne un tee-shirt et quelques cachets d'aspirine. Nous rejoignons Rissani
qui sera l'étape pour la route goudronnée vers l'oasis
de Merzouga à la porte du désert.
Une tempête de sable se lève et nous mangeons à l'auberge,
nous semons un faux guide et nous visitons l'oasis
que les palmiers protègent
de cette satanée poussière. Nous discutons avec un paysan en train
d'irriguer qui nous explique ce qu'il cultive dans ces minuscules parcelles
et la rotation complexe du temps d'arrosage affecté à chaque famille.
Nous remontons l'arrivée du petit canal d'eau qui est captée plus
loin par un puits peu profond sous les dunes.
Nous revenons à notre auberge en bravant de front le vent qui nous mets
de la poussière dans les yeux, la bouche, les oreilles : on comprends
mieux l'utilité du foulard Touareg. Un petit tour à la cyber-boutique
pour faire un lien via Internet avec l'Europe et le reste du monde (et oui aux
portes du désert
il est plus facile de trouver à surfer et envoyer des mails que dans
une ville de France) Nous allons coucher ici à Merzouga à l'abri
dans une chambre de l'auberge en espérant une accalmie.
Lever matinal et nous laissons tous les nombreux guides au lit pour aller à pied dans les dunes et grimper au pied de la plus haute pour admirer le lever du soleil. On retourne à Erfoud pour s'engager sur la route de Tinerhir. Beaux paysages, des réseaux de centaines puits sont creusés dans la vallée pour alimenter les oasis.
Des vendeurs de fossiles nous abordent et nous marchandons ferme. Un troupeau
de dromadaires est gardé
par un enfant.
Nous nous engageons dans les gorges du Todra que nous remontons assez haut et nous nous arrêtons au retour entre les falaises où jaillit la source : nous en profitons pour se rafraîchir les pieds. Direction les gorges du Dadès et nous campons en face des roches burinées « les pattes du singe ».
Nous remontons les gorges du Dadès par la route escarpée et sinueuse qui s'arrête dans un village.
Nous
buvons un thé, l'enseigne du boucher est la tête et la
peau du mouton pendu au poteau électrique en bois, nous
achetons des tranches de gigot qu'il coupe sur un morceau de bois
buriné ayant un creux de 20 cm. Nous redescendons les gorges
et nous prenons à droite une piste qui monte sur 2 km, nous
prenons notre repas de midi. J'enterre ma peau d'orange dans une
ornière de 4x4 et jette le gras du mouton dans la nature, un
troupeau de brebis et de chèvre passe suivi du pâtre et
de son chien. Les chèvres se régalent de la peau
d'orange lancée par Roger et le chien se délecte du
gras : pourquoi avoir enterré ma peau d'orange! Un gamin
s'approche avec ses trois ânes suivi de sa mère : nous
allons faire une photo avec les ânes pour lui donner la pièce
qu'il espère mais pas question de prendre un cliché de
la femme qui s'y refuse. Après avis des occupants d'un 4x4 qui
descend nous rebroussons chemin car la piste est trop longue pour la
berline. Nous revenons à la nationale et nous remontons une
petite route à partir de El-Kelaâ M'Gouna dans la vallée
des roses : rien de bien extraordinaire, les enfants proposent
pétales, fleurs...
Nous revenons dans la vallée du Dadès pour arriver à Skoura, il est tard et nous cherchons un lieu pour passer la nuit. Pas plutôt arrivé un homme en mobylette nous accompagne vers une casbah pour le gîte et le couvert : 300 dirhams pour la demi pension à deux, on s'embourgeoise. On commande un couscous et en attendant faisons un petit tour en ville. Retour à l'hôtel où le thé et la musique d'un chanteur sont au programme et puis le couscous qui n'est vraiment pas terrible. Une autre fois on prendra notre temps car on trouve toujours des solutions pour manger et dormir au Maroc même s'il est tard.
Nous longeons le lac artificiel sur le Dadès et nous arrivons à Ouarzazate, des hôtels chics et des touristes européens. Un tour au souk, marchandage pour achat de babouches et d'un short. Nous prenons la route du sud-est vers les zones désertiques, paysages de cailloux et de montagnes dénudées hormis les oasis le long de l'oued Drâa.
Avant la ville d'Agdz des occupants
marocains d'une voiture immatriculée en Suisse nous fait signe de nous
arrêter, ils veulent nous donner des clés à amener à
Agdz, puis nous laissent un message à remettre. Après Agdz nous
mangeons tranquillement le long de la route qui borde l'oasis
mais c'est étonnant personne ne nous aborde. On arrive à Zagora
et il fait chaud, nous sommes abordé par les commerçants qui veulent
faire visiter leurs boutiques. Je fais réparer des chaussures au cordonnier.
Promenade en dromadaire dans l'oued et la palmeraie.
L'après-midi nous décidons de ne pas poursuivre au sud
vers Mhamid car il faudra refaire toute la route en sens inverse et
nous retournons à Ouarzazate pour camper dans cette ville.
Nous décidons de faire un aller dans la montagne Tizi-n-Tichka du Haut Atlas jusqu'à Taddert . En route nous rencontrons les marchands de cailloux à la sauvette qui usent de colorants.
Nous faisons halte à Taddert où nous prenons un tajine
et des grillades à l'auberge.
Nous revenons sur nos pas pour se rendre à Taliouine.
Hamid du camping nous accompagne dans son village natal dans la montagne que nous atteignons par une piste de 12 km.
Nous prenons le repas dans le palais qu'a fait construire son cousin
et nous visitons à pied trois villages. Des puits de 15 m
alimentent en eau habitations très modestes et permettent
d'irriguer les parcelles en culture, certains puits sont sans
protection à deux pas de l'école au bord du chemin et
apparemment personne y tombe dedans. La ligne électrique est
en construction et permettra d'alimenter en continu les maisons et la
piste devrait être goudronnée prochainement.
Après une nuit passée dans la grande demeure nous retournons au camping où nous attends la pluie. Nous allons visiter à une dizaine de kilomètres des centaines de petits greniers aménagés par les villageois dans la falaise, nous buvons assis à même le sol le thé avec des gâteaux chez le gardien, les femmes trient le blé à la main pour faire la farine du pain. Après avoir mangé à midi une omelette berbère et échange de cadeaux nous prenons la route de Tafraoute.
Temps couvert et pluie nous accompagnent. Nous nous arrêtons à
Igherm dans un café bondé par des amateurs de foot qui regardent
un match à la télé qui à perdu la couleur. Le patron
fait déguerpir quelques jeunes pour libérer une table où
nous buvons le thé. Avant d'arriver à Tafraoute
des paysages splendides s'offrent à nos yeux, les villages se confondent
avec la roche.
Arrivé à la ville nous descendons dans un petit hôtel sommaire.
Achat de babouches dans les petits ateliers de fabriquants.
Nous reprenons notre périple vers Agadir, le brouillard et le mauvais temps nous empêchent d'admirer les paysages. Nous traversons les immenses étendues plantées d'arganiers, les chèvres mangent le fruit et chient le noyau qui est cassé par les femmes pour récupérer l'amande. L'amande est chauffée à la pression pour extraire l'huile alimentaire et pressée à froid pour l'huile d'argan qui sert aux soins du corps. Prise de photo d'un beau village fortifié sur un piton.
Nous arrivons vers midi au port de pêche d'Agadir
et déjà au parking une personne nous vente un restau et nous colle
aux fesses, nous regardons la fin du marché aux poissons et allons faire
un tour sur les quais où sont alignés sur 4 ou 5 rangs les bateaux
de pêche. Nous revenons aux gargotes de poissons, notre gars est là
à nous attendre et nous décidons de manger à la gargote
« Chez les Filles » dont parle le Guide
du Routard, tous affichent le même menu et les mêmes prix. Nous
marchandons le prix à 90 dirhams
de deux formules mélangées et avons du mal à finir le plat
de poissons que le vent du large refroidit. Après le thé je donne
un billet de 100 dirhams à notre tenancière, celle ci revient
peu après en nous annonçant un prix de 165 dirhams en voulant
le justifier par une double portion . Nous tenons bon et décidons de
payer le prix convenu de 100 dirhams avec l'eau de source et on ne s'en laisse
pas conter, si elle veut nous arnaquer (comme ils font tous dans ces gargotes!)
on part sans payer (« si t'es pas satisfait tu paye pas »:
qu'ils disent à votre accueil).
L'après-midi visite du port et la ville n'ayant pas d'intérêt
(tout à été détruit par le séisme de 1960)
nous prenons la route vers Taroudant
pour faire étape, mais avant on est obligé de passer dans un supermarché
car nous n'avons plus de petite bouteille de gaz (introuvables dans les coins
reculés). Sur la nationale une erreur nous fait prendre la route parallèle
qui évite Taroudant et faisons pour rien beaucoup de kilomètres.
Je décide de faire demi tour pour revenir sur cette ville mais la nuit
tombe et je m'étais juré de ne pas conduire la nuit sur les routes
marocaines (déjà que le jour c'est épique). Nous arrivons
enfin à Taroudant,
ville fortifiée et avons du mal à trouver les petits hôtels
en centre ville aux rues étroites. Nous tombons sur un hôtel peu
onéreux, sur le petit parking le gardien nous gardera nôtre voiture
chargée la nuit pour 10 dirhams. Petite balade nocturne à pied
dans la ville et le matin nous prenons le petit déjeuner à côté
de la voiture, les bornes font office de table et un marchand ambulant nous
fait un jus d'oranges.
Nous prenons la route vers Marrakech mais après 80 km à l'embranchement vers le Tizi-n-Test la route est barrée. Les pluies et la neige sur la montagne des jours précédents on fait déborder les oued qui recouvrent d'eau et de rochers la route : on ne peut passer avec notre berline et c'est pareil si on veut passer par Ouarzazate. déçus de ne pouvoir faire cette route si pittoresque il faut revenir à Agadir pour prendre la route nationale.
A un feu je passe à l'orange et le policier qui était
installé en face sur la chaise et sous le parasol m'arrête
et dit que je suis passé au rouge, je paye l'amende et je
saurais à l'avenir qu'il faut s'arrêter quand le vert
clignote, décidément c'est notre jour de malchance. On
s'installe au camping et allons prendre un bain dans l'océan,
personne ne va dans l'eau qui n'est pourtant pas si froide que ça.
Le soir on flâne en centre ville et faisons les boutiques, nous
achetons après un fort marchandage deux vestes en cuir qui
seront retouchées (je veux une poche intérieure de plus
et il faut raccourcir les manches de l'autre veste) pour le
lendemain.
On va réveiller le marchand de vestes dans sa boutique qui du coup va amener nos vestes à retoucher à l'atelier d'à côté. Après une petite attente au marché on règle notre solde et on prends la route pour Marrakech. On s'arrête pour manger sur les hauts plateaux et on va voir le paysan qui vient de moissonner sa petite parcelle à la main et qui s'apprête à labourer avec son âne et son araire toute en bois (même le soc!) . Il va semer le maïs qu'il a mis à gonfler dans la rigole alimentée par les dernières pluies. Une photo et l'obole et on continue la route vers le camping 10 km au nord Marrakech.
Nous décidons de nous rendre à Marrakech en stop, en bus ou en taxi. Nous sommes au bord de la route et bientôt un bus s'arrête prendre des passagers à la station service cent mètres en amont, nous lui faisons signe et il nous embarque.
Le bus est hors d'âge et bondé, nous payons 12 dirhams pour deux, au passage d'un contrôle de police nous nous baissons dans l'allée centrale (faut pas être debout). Arrivé à la gare routière nous allons vers les remparts de la vieille ville, nous prenons un thé, achetons à un marchand à la sauvette quelques slips et tee-shirts (notre marchandage fait bien rire le serveur). Nous visitons le musée et la koubba almoravide.
Nous mangeons dans un restaurant au bord de la place Jemaa-el-Fna
que nous parcourrons, marchands, montreurs de serpents, diseurs de bonne aventure,
on se fait tatouer au héné. Nous demandons le chemin pour voir
le Dar Tiskiwin,
un jeune veut nous guider, il nous amène dans les jardins du palais et
nous laisse ensuite (peur d'être pris comme faux guide), il demande une
bonne rétribution, je lui donne quelques dirhams
dont il ne veut pas se contenter, je lui dis qu'il ne nous indique pas le bon
chemin et que de toute façon je ne donne rien de plus, il m'insulte et
on se quitte. Effectivement on était très loin de notre but et
du coup on passe devant les tombeaux saadiens que l'on visite. On rentre ensuite
sans payer dans le palais de la Bahia. Du coup on ne visite plus le Dar Tiskiwin
car il faut reprendre le bus . Arrivé à la gare routière
nous demandons le bus qui va en direction de Casablanca et une nuée de
vendeurs de billets nous accoste ce qui à le don de m'énerver
et on va faire un tour prendre l'air et acheter une bouteille d'eau. Nous décidons
de payer le billet à l'intérieur du car, on monte dans le bus
assez moderne,(on nous demande 20 Dirhams chacun).
On décide de ne pas retourner à Marrakech et on va à Demnate voir le pont naturel Imi-n-Ifri, on y passe dessous et on pique-nique 3 km après au bord de la petite route dans la forêt ou paissent les chèvres.
Puis nous nous dirigeons vers les cascades d'Ouzoud. On est harcelé pour
le parking et par les prétendus guides. On se rend au camping et on va
seuls voir les cascades qui sont magnifiques, on descend au milieu des gargotes
et boutiques installées sur le sentier et profiter des dernières
lueurs du soir. On décide de ne pas monter la tente et on dort à
la belle étoile mais au petit matin il y a beaucoup de fraîcheur
et d'humidité.
On se dirige vers le barrage de Bin el Ouidane, on le longe par la petite route qui revient vers Beni-Mellal.
Nous mangeons sous les petits chênes après la ville de Fkih-B.-Salah
et sommes envahis par les mouches : un troupeau de brebis est aussi à
l'ombre pas loin de nous. Nous traversons le plateau où le phosphate
est exploité. On atteint Casablanca
et on a bien du mal à trouver et atteindre le camping dans cette ville
de plus de six millions d'habitants qui est la capitale économique. Nous
allons traîner en ville le soir en petit taxi (il a fallu en changer car
le premier a eu un accrochage) et manger du poisson dans un petit restaurant,
les rues sont animées par le marché nocturne, un gars un peu éméché
nous trouve deux bières mais elles ne sont pas terribles et pas assez
fraîches.
Grâce matinée et visite extérieure de la grande mosquée, ensuite un petit tour à Meddhya-Plage où c'est l'arnaque. On décide de revenir au petit restau à côté du camping. L'après-midi on va en voiture jusqu'à Mohammedia et nous nous baignons dans l'océan, nous passons ensuite au supermarché acheter quelques bricoles et du vin marocain.
Ici aussi c'est censé être un jour férié mais il y a des travailleurs sur les chantiers que l'on voit en allant vers Rabat. On passe devant une manifestation dans Rabat la capitale administrative. On va voir le retour des pêcheurs en barque et la vente du poisson dans la ville de Salé et on va jusqu'au barrage. Le coin n'a pas d'ombre et on se dirige vers Tiflet, avant de l'atteindre on traverse une forêt avec de gros chênes lièges, coin pique-nique idéal pour nous, des marocains qui se promènent en voiture comme nous et un routard. On s'arrête à Tiflet car on souhaite prendre une petite route qui traverse la forêt de chênes lièges puis d'eucalyptus. En dehors de la rue principale on dirait qu'il y a eu la guerre, rues défoncées, tranchées non rebouchées, saleté etc. mais des gamins sont heureux de jouer au football sur un terrain plus que vague.
On prends un thé et on ne nous conseille pas de faire 70 km en berline
par ces petites routes, donc on prolonge jusqu'à Khemisset
et de là prendre au nord vers
Sidi Slimane. Nous revenons par les forêts d'eucalyptus à Kenitra
pour installer notre campement. Nous allons traîner au marché et
dans l'animation commerciale nocturne avec beaucoup de monde dans les rues,
on se régale avec les fraises, prenons un thé à la menthe
comme d'habitude et nous faisons quelques petites emplètes pour le lendemain.
Nous prenons la nationale vers Souk-el-Arba-du-Rharb qui traverse les grands domaines de la plaine très très large. En route nous tombons sur un souk et l'arrêt s'impose, nous passons au milieu des tas d'oeufs, des étals de fruits et légumes, de pièces mécaniques, de chaussures et vêtements, de tout ce qu'on peut vendre. Tout a été amené avec ânes et mules qui attendent dans un coin à coté des remorques au chargement ahurissant. En route nous pique niquons sur une aire où des camions attendent et nous prenons le thé à la petite guinguette mobile où boivent les chauffeurs, des camions chargés de canne à sucre vont vers la raffinerie. En roulant vers Ksar el Kebir nous apercevons des bassins en bord de route, on s'arrête et on emprunte le petit chemin ou il y a un petit tas de pierres brunâtres. On prends un bout de pierre pour le porter en bouche : c'est bien du sel. On va voir comment se passe l'extraction, des ouvriers finissent de creuser à la main un trou de 6 ou 7 mètres de profondeur. Il y sera versé de l'eau qui va dissoudre la roche saline et ensuite une fois saturée en sel elle sera pompée dans les bassins d'évaporation. Douze tonnes seront récoltés dans chaque bassin peu profond étanchéifié avec une bâche noire. Des bouts de bâches traînent partout et les troupeaux passent de temps en temps à travers les installations causant quelques dégâts.
Nous passons à Larache, un mécanicien répare au chalumeau un pot d'échappement sur le trottoir, c'est l'homme qu'il me faut et il refait sur le champ pour 30 dirhams les soudures du tabouret pliant. Nous allons visiter Asilah, petite ville avec sa médina fortifiée au bord de l'océan. On visite et négocie quelques souvenirs , on boit un thé, le serveur amène aussi de l'eau dans une petite bouteille plastique : j'en bois une gorgée, elle n'est pas bonne et me rappellera à son souvenir. On retourne à Larache pour passer notre dernière nuit au Maroc et on se balade au crépuscule dans la ville ou se tient un petit marché.
Lever du camp de bonne heure et direction Tanger. Nous décidons de visiter les grottes d'Hercules : le site est calme à cette heure et nous ne rencontrons que deux pêcheurs sur les rochers. Pas vu grande grotte : heureusement nous apercevons une entée sur la placette et un vieux guide nous accompagne et descendons dans les fameuses grottes qui servaient de carrière pour faire les petites meules à farines mues à la main. Achat de quelques souvenirs : photos, cailloux, etc. et on prends la direction du port.
Dans Tanger l'accrochage est évité de justesse à un carrefour
, on change quelques dirhams
qui nous restent, on passe au poste de police et à la douane et c'est
l'embarquement pour le retour en Espagne. Sur le bateau on voit que les terres
d'Europe et d'Afrique sont très proches.
Débarquement à Tarifa
et remontée vers Algeciras,
on aperçoit la pointe de Gibraltar.
Un arrêt pour une petite balade dans Malaga
et on quitte cette côte espagnole bétonnée comme c'est pas
possible en direction de Cordoba
(Cordoue).
On sort de l'autoroute gratuite pour manger et voir ou on peut passer la nuit,
le temps est à la pluie. Nous sortons notre petite table à l'abri
dans un coin d'une petite ville. Nous allons prendre une boisson dans un café,
la télé parle des coulées d'eau et de boue de la veille
dues aux fortes pluies qui on fait 130 morts en Andalousie.
Nous demandons s'il n'y a pas un hôtel dans la ville, il nous parle d'une
pension au coeur du village mais c'est pas sûr que des chambres soient
libres. Nous trouvons une enseigne « pension », en rentrant
au rez-de-chaussée nous voyons seulement deux petits vieux qui regardent
la télé, je me dis que c'est une maison de retraite et au moment
de sortir une personne nous interpelle dans la cage d'escalier au premier étage.
C'est bon, ils ont une chambre avec deux lits et un lavabo, deux salles de bain
à côté sur le palier, on paye 25 €, c'est propret et
on n'aura jamais aussi bien dormi. Retour au café en ville pour siffler
bière et vin blanc et remercier notre cafetier du conseil.
En route vers Granada, les pompiers finissent de laver la route pour enlever la boue . Visite du centre ville de Grenade et on monte au quartier arabe pour avoir le point de vue sur l'Alhambra : dommage que le temps soit couvert et brumeux.
Des plantations d'oliviers à perte de vue dans lesquelles nous nous arrêtons
pour préparer le repas de la mi journée. Autoroute gratuite jusqu'à
Madrid que l'on passe et on
prépare notre repas du soir après Guadalajara
dans un parc d'un petit village du bord de route. On continue la route pour
ensuite sortir dans un causse planté de chênes rabougris, l'endroit
est idéal pour planter la tente.
Il a légèrement plu la nuit et le matin il fait très froid, nous sommes à plus de 1000m d'altitude. Nous nous arrêtons à Saragosse, marché couvert et visite de la cathédrale qui est magnifique. La route nationale nous amène à Lerida, une petite promenade en ville et sur le bord du Segre et l'autoroute gratuite nous fait plonger sur Barcelone. Promenade sur les ramblas jusqu'aux ports de voyageurs ancien et nouveau où attendent les ferries pour les Baléares et les Canaries. On remonte les petites rues qui semblent des coupe-gorges avec des petits commerces bistrots, nous passons devant les prostituées et puis on s'arrête dans une petite taverne où sont alignés des tonneaux de vin, on boit un verre mais il ferme à 22 h . On va boire et manger des tapas dans un autre bar jusqu'à 23h30. On récupère la voiture au parking avant minuit et on sort de la ville en direction de Vic que l'on atteint assez vite.
Il est une heure du matin et nous cherchons un endroit pour dormir dans la nature, nous sommes aux portes de la ville de Vic et par une petite route on trouve bien un champ d'herbe mais il a été aspergé de lisier de porc, nous trouvons un chemin de terre avec un délaissé assez large et nous dormons à la belle étoile. Malgré avoir gardé les vêtements et le sac de couchage l'humidité et la fraîcheur nous glace. Au petit matin nous buvons un café au bord de la belle place centrale de la ville où le marché s'installe, il y a de beaux bâtiments anciens. Nous nous dirigeons vers Olot et il faut emprunter une petite route étroite de montagne sur quelques dizaines de kilomètres et nous profitons du cadre pour préparer notre petit déjeuner. Olot est dans la plaine et par une bonne route nous arrivons à Figueras. Arrêt dans un petit village pour prendre une boisson, nous passons la frontière et nous retrouvons la France tout en restant en pays Catalan. Nous préparons notre dernier repas au fort de Salses avec vue sur l'étang et la mer. Une petite sieste, un arrêt à Béziers, une halte à St André de Sangonis pour acheter du vin à un propriétaire et par le Pas de l'Escalette nous grimpons sur le plateau du Larzac arrosé par de bonnes averses. Après être passé dans Millau nous rejoignons le Levezou.
Fin de ce périple
L'accueil des habitants
Les beaux paysages, les contrastes. Les routes sinueuses et vertigineuses en montagne.
les petits commerces surtout dans les villages et villes peu touristiques
les souks, le marchandage. L'occitan qui nous a permis de nous concerter à l'insu du vendeur pendant les marchandages serrés.
la jeunesse présente partout et de bonne humeur
le dénuement des cimetières
l'abscence de barbelés autour des prés et champs.
Les 4x4 qui restent sur la bande de roulement et obligent les berlines à rouler sur le bas côté, au Maroc le plus faible n'a qu'à se serrer se sortir de là !
encore les 4x4 qui roulent vite sur les rues en terre battue et projettent de la poussière sans se soucier des piétons et habitants.
Les sacs plastiques et detritus qui jonchent le sol, des rues, des plages, des oueds.
Les commerçants des villes les plus touristiques souvent agressifs pour vendre.
Les agents de la gendarmerie royale marocaine qui plantés nonchalament sur la route ne font souvent signe ni de passer, ni de s'arrêter, ils jugent au faciès.