La chapelle de SalarsPrésentée
par une équipe du MRJC*
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La chapelle Notre-Dame de Salars est située à 500m environ à l'est de Pont de Salars sur une hauteur dominant le bourg, à 750m d'altitude. Un chemin de croix qui serpente à flanc de colline relie les deux lieux. |
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1078 : On ignore la date de construction de la chapelle ( cependant à cause de sa consécration primitive à Saint-Martin on peut l'attribuer à la période wisigothe et mérovingienne ). Une charte du cartulaire de Conques mentionne qu'elle fut donnée en 1078 à Ste-Foy de Conques. Elle devait succéder à un ancien lieu de culte païen. Certains auteurs n'hésitent pas à faire dériver le nom de Salars de " Solis ara " - autel du soleil - évoquant l'idolâtrie de certaines tribus gauloises. 1275 : A côté de l'église se trouvait un hôpital, signalé en 1275, avec celui de Viarouge ( village situé à 12 km à l'est de Pont de Salars ), sur le chemin de pèlerinage vers Rome. En plus de l'église et de l'hôpital, il y avait une métairie. Déjà, à cette date, Salars appartenait à l'hôpital N.D. du Pas de Rodez. Cet hôpital envoyait à Salars ses malades les plus valides pour exploiter la métairie qui faisait vivre l'ensemble. L'église ne servait alors qu'au personnel de l'hôpital et aux employés de la métairie. Elle fut agrandie lorsqu'elle devint paroissiale dans le courant du XIIIéme siècle. Son recteur était nommé par le dom (supérieur des religieux ) de l'hôpital N.D. du Pas, et habitait le presbytère, genre de petit château fortifié mitoyen de la chapelle. C'est au XVème que fut construit le porche de l'église avec des ornements extérieur gothiques. 1771 : L'ouvrage " Etat du diocèse en 1771 ", résumé de l'enquête menée par Mgr Champion de Cicé, évêque de Rodez, fournit divers renseignements sur la paroisse. Elle comprend 227 habitants répartis en 4 villages ( dont les 67 habitants de Pont de Salars ) et 2 moulins à blé. 12 habitants résident à Salars. Il y a quelques tisserands de toile grise (chanvre ) et des " sargues "de Camboulas, un forgeron, un cordonnier, et un menuisier, un médecin et une sage-femme (il n'y a pas de commerçant). 1792 : Au lendemain de la révolution, le recteur de Salars, M. Jean-Pierre Lafon, prêta serment et le rétracta huit jours plus tard. Il se rendit volontairement à la maison d'arrêt de Rodez où il resta seize mois avant d'être déporté au Fort de Hâ à Bordeaux. Il y mourra le 9 août 1794 à l'âge de 49 ans. Son mobilier fut vendu aux enchères. 1801 : Au concordat de 1801, la paroisse de Salars fut maintenue en raison de l'importance que prenait Pont de Salars, chef-lieu de canton avec justice de paix, perception, etc...
" La population était devenue trop nombreuse pour une église trop petite. Deux solutions se présentaient : ou agrandir l'église de Salars, ou en construire une autre à Pont de Salars, chacune eut ses partisans qui s'opposèrent violemment. Les habitants de Méjanés, Doumazergues et Auziech (hameaux des environs ) étaient pour la première, soutenus par le curé l'abbé Chauchard (...) Le reste des habitants défendaient la deuxième solution et Pont de Salars l'emporta ". " La construction décidée, on ouvrit une souscription en 1846 ( à laquelle les habitants furent généreux ). Les travaux de construction de l'église de Pont de Salars ". Elle fut bénite le 5 janvier 1851, Salars n'était plus paroisse. " Les religieuses de Marcillac répondant à l'appel du curé-doyen, avaient accepté de fonder une école à Salars. Elles y furent installées le 15 octobre 1851. Par devant maître Séguret notaire, demoiselle Sophie Arnal, en religion sœur Ste-Théotiste, acheta à la fabrique : l'église, le presbytère, et le jardin curial de Salars. La communauté s'installa dans le presbytère. Ce bâtiment comprenait :
On accédait à ces diverses par la tour, ronde, massive, située au milieu de la façade pourvue à l'intérieur d'un escalier tournant aux pierres usées par les générations des siècles passés. Ces bâtiments touchaient l'église et faisaient avec elle un angle droit ". Aujourd'hui rasés, seule demeure la chapelle. La chapelle fut cloisonnée sommairement et aménagée ainsi : le chœur servait d'oratoire, les chapelles de Saint-Louis et du Rosaire de salles de classe ainsi que la sacristie ( aujourd'hui caveau extérieur ), le bas de l'église était salle de récréation. L'école fut transférée au Pont en 1869
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Le cimetière actuel date de 1922. Il remplaça un petit cimetière qui existait à proximité immédiate de la chapelle. Un agrandissement de cet ancien cimetière eut lieu en 1871 mais il se révéla vite insuffisant. Une transaction aura lieu en 1881 : le cimetière sera agrandi de 130m2 sur le terrain cédé gratuitement par le docteur Jaoul en échange de l'autorisation d'établir un caveau de famille adossé à la partie nord du chœur de l'église dans l'angle extérieur formé par la chapelle du Rosaire. Cette nouvelle augmentation de la superficie du vieux cimetière ne suffira pas. Il faudra se résoudre à quitter le voisinage immédiat de la chapelle pour créer un nouveau cimetière quelques dizaines de mètres plus loin. L'ancien cimetière a disparu sous un nivellement général et a cédé sa place à un enclos nommé " Yvan Satarenczac " en mémoire de cet homme réfugié à Pont de Salars, qui vouait un culte particulier à la vierge. A sa mort, il légua ses économies pour l'entretien de la chapelle et de ses abords. Le chemin de croix a été édifié en 1944 à la suite de la mission prêchée par les Pères de Vabres. A la fin de l'hiver 1943-1944 les travaux furent entrepris. La famille propriétaire du bois donna le terrain. Des artisans aidés de plusieurs volontaires tracèrent le chemin qui serpente à flanc de colline. Le bois nécessaire à la fabrication des croix offert par une douzaine de propriétaires de la paroisse, les menuisiers se mirent à l'œuvre. Un Christ en fonte commandé à Toulouse prendrait place sur la douzième station. Au mois de juillet 1944, un maçon, réfugier de Lorraine construisit les socles et, dès qu'ils furent terminés, les croix furent placées puis, l'année suivante, peintes en jaune. Les 12 premières stations étaient terminées. Restaient le 13e et la 14e . Une pietia demandée à Toulouse devait surmonter le socle en granite de la 13e station mais comme elle était en simple plâtre, elle ne put les frimas de l'hiver. On la remplaça par une plaque en fonte. Quant à la 14e station, un maçon de Pont de Salars s'efforça de construire une sorte de sépulcre assez original ( à côté de la grille d'entrée ) . On glissa dedans un sarcophage apporté, dit-on, de St-Georges et qui, depuis un siècle, était posé debout à 50m de là . Avec un tronc de chêne, un prêtre originaire de Pont de Salars fabriqua un Christ au tombeau très artistique qui fut posé sur le sarcophage. Une petite grille en bois, remplacée plus tard par une grille en fer, ferma l'entrée du tombeau pour que les bêtes ne puissent s'y réfugier. Au cours de l'hiver 74-75 , les croix de bois ont été remplacées par des croix de pierres en grès. |
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4 : LA TOMBE DU CAPITAINE ESCUDIER Une dalle de pierre est scellée debout contre le mûr extérieur de la chapelle, à côté de l'ancienne sacristie ( aujourd'hui caveau ) . Elle porte les inscriptions suivantes : " Ici repose Jh ESCUDIER - chevalier de la légion d'honneur - - capitaine de la garde impériale - décédé le 13 7bre 1850 à l'âge de 72 ans - - souvenir du plus sincère regret de sa veuve et de ses enfants - - un deprofundis S.V.P. " Né au Puech Ventoux, le 29 janvier 1778, François Joseph ESCUDIER s'engagea à l'âge de 13 ans au 2e Bataillon des Pyrénées à Perpignan . Nommé caporal à 17 ans, il passa au 5e Régiment d'Infanterie Légère avec lequel il fit la Campagne d'Italie sous les ordres de Bonaparte. Il prit part à la campagne de Russie en 1812 et fut nommé Capitaine de la Garde Impériale en 1813. Réformé en octobre 1814 , il rentra au pays, se maria en 1815 avec Anne Fabre qui lui donna onze enfants. Il se fit paysan et travailla ses terres du Puech Ventoux. Décédé le 13 septembre 1850 , à 72 ans, il fut enterré dans le petit cimetière de Salars . Il avait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 1er mars 1806 et nommé Chevalier de l'Empire. Son nom a été donné à une petite place de Pont de Salars située devant la Poste : la Place du Capitaine Escudier . |
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L'abbé VERLAGUET, vicaire de la paroisse, en fit, en fit, en 1891, la description suivante : " Vierge mère assise sur son siège sans appui sur le dos - les pieds chaussés reposent sur du bois tenant avec le siège - les cheveux noirs en tresses dont une retombe entre le bras droit et le sein droit - la tête couronnée avec de faux émaux en relief à la couronne - la main droite reposant sur le genou droit, fermée et tenant un bouquet de reines-marguerites à la main gauche tenant au dos l'enfant Jésus assis sur le genou gauche, la face tournée vers sa mère, les mains étendues et les yeux regardant le ciel. Le fauteuil, le repos des pieds, la Vierge, tout est d'un seul bloc de bois. Les traits de la Vierge et de l'enfant ne sont pas trop mal faits. La robe de la Vierge forme quelques ondoiements, sauf au genou droit où elle est collante. Le port, le peu fini de la statue semble faire remonter bien haut : toujours au XVème siècle et même peut-être au XIVème et XIIIème siècles . "
Primitivement, la statue ne résidait pas à Salars. Elle se trouvait dans une petite chapelle gothique, dite " chapelle du Rials ", située sur la rive gauche du Viaur prés du torrent du Rials, et dédiée à la Vierge sous le vocable de N.D.de-Pitié. Cette chapelle dépendait de la paroisse de Salars. Par manque d'entretien, elle a complètement disparue depuis. Les habitants de Pont de Salars avaient une grande confiance en N.D. de Pitié : on aimait à y dire des messes, à y prier, à y célébrer le mois de Marie, plusieurs personnes s'y étaient mariées. Les femmes enceintes et plus particulièrement celles qui étaient en danger de couches, manifestaient une grande dévotion envers la Vierge : elles l'appelaient " Notre-Dame de la Délivrance ". Outre ces marques de protection accordées aux femmes enceintes, la tradition conservait le souvenir de quelques autres faits prodigieux en particulier l'histoire de ce jeune enfant de 8 ou 9 ans qui avaient retrouvé la vue ou d'autres guérisons plus ou moins spectaculaires. Lors de la démolition de la chapelle du Rials, la statue de N.D. de Pitié, en bois toute vermoulue, fut réparée et redorée avec les aumônes des paroissiens de Pont de Salars qui voyaient avec beaucoup de peine le déplacement de la vielle madone. Elle fut transportée sur le tabernacle de l'autel dans la chapelle de Salars et c'est là que tous les ans, le dimanche ( jadis le lundi ) de la Pentecôte, on alla la vénérer en procession. Elle prit le nom de N.D. de Salars et c'est vers elle que désormais se tourneraient les regards et s'élèveraient les prières . |
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Autrefois on enterrait dans les sarcophages, tombeaux de pierres en grès. En 1891 , l'un des deux sarcophages de Salars se trouvait dans l'ancien cimetière , l'autre à quelques pas sur le chemin de Salars à la route. Ce dernier avait une longueur de 0.61m aux épaules et de 0.45m aux genoux. En 1992, le premier de ces sarcophages est appuyé contre le mûr de la chapelle, prés de l'entrée. Cassé, il n'en subsiste que la moitié. Le second se trouve sous abri en pierres bâti à proximité de l'entrée de l'enclos. Il supporte un Christ en bois sculpté. L'ensemble constitue la 14e station du chemin de croix . |
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Guilhem F.
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*(Mouvement Rural
de la Jeunesse Chrétienne )
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